Omicron, le dernier acte ?

La pandémie aura épuisé les populations depuis deux ans. Ironie de l’histoire, la virulence du variant Omicron contamine massivement les non-vaccinés comme les vaccinés. Finalement, ce variant peu dangereux vient générer des anticorps, le chaînon manquant pour atteindre l’immunité collective et libérer les secteurs des loisirs, de la culture, des sports et des voyages.

La machine économique mondiale qui avait redémarré en trombe, offrira encore cette année une croissance bien au-dessus de sa moyenne et génère un mouvement très puissant de créations d’emplois. Aux Etats-Unis, c’est presque 3,5 millions d’emplois qui ne sont toujours pas pourvus alors que le taux de chômage est sous les 4% ! Face à un tel dynamisme, la Réserve Fédérale n’a pas d’autre choix que d’ajuster le couple croissance-inflation avec le niveau des taux d’intérêt et ainsi reconstituer des marges de manœuvre pour pouvoir intervenir lorsque cette belle mécanique s’essoufflera. Le niveau des taux d’intérêt était anormalement bas au cours du mois de décembre mais c’est la vitesse de leur rebond qui a affolé les indices actions. L’inflation qui avait cristallisé tant de craintes l’année dernière est inéluctablement appelée à s’atrophier tout au long de l’année. Ainsi, la progression du rendement des emprunts d’Etats sera plus modérée que les projections de nombreux cassandres des bureaux de recherche.

Ce que nous disent les marchés en ce début d’année, c’est que certains secteurs, comme le luxe ou la technologie par exemple, étaient trop copieusement valorisés. Les investisseurs ayant hypertrophiés leur lecture de sortie de crise en concentrant leurs achats sur un nombre restreint de sociétés cotées. Mais tout a un prix ! C’est le rééquilibrage qui est à l’œuvre sur le marché qui va vendre les entreprises avec des multiples boursiers élevés (supérieurs à 30x les bénéfices) pour acheter les valeurs décotées (PER inférieur à 10) comme c’est le cas pour les minières, les bancaires, les pétrolières ou les automobiles. Comme d’habitude, la publication des résultats des entreprises du quatrième trimestre sera le juge de paix. Mais il est fort à prévoir que ces résultats soient encore de très bonne facture en conservant des perspectives très positives pour le début de l’année 2022.

Habituons-nous à des arbitrages sectoriels brutaux, car la bourse adore brûler ses icônes d’autant que la volatilité du marché obligataire met de l’huile sur le feu. Une fois la poussière retombée, le momentum redeviendra vite favorable, porté par les perspectives bénéficiaires de nombreuses entreprises et l’excès de liquidités des investisseurs venant se recycler sur les actifs risqués. Les portefeuilles deviennent alors une douce alchimie entre valeurs de croissance de qualité et sociétés pas trop endettées qui vont pouvoir enfin profiter de la réouverture des économies.

 

Achevé de rédiger le 10/01/2022

Guillaume Di Pizio